- Stade de développement
La Balance correspond à la découverte par l’adolescent des préoccupations de la vie sociale. Cela se joue de quinze à dix-sept ans, approximativement. Après la recherche de transgression de la phase précédente, on est ici dans une pleine acceptation de la loi sociale, qui comporte moins de risques pour l’adolescent. Les valeurs sociales sont intégrées. La morale, les valeurs, deviennent une nouvelle préoccupation importante. On se détache du vécu égocentrique de l’enfant, pour faire la place aux attentes de l’autre, aux attentes sociales. Mais ce n’est pas un surmoi parental qui en est la raison, mais bien plutôt un nouvel « idéal de soi ». L’adolescent développe un idéal narcissique. Le meilleur ami et le groupe vont potentiellement jouer cet idéal qui remplace les valeurs parentales. À l’école, il s’agit d’être « populaire » à l’image de modèles et d’idoles qui sont « cool », qui ont la bonne attitude. On trouve en eux un refuge après la crise existentielle et identitaire. Cela s’inscrit totalement dans des valeurs de groupe, qui est vécu comme un microcosme, une petite société, qui permet de se situer et d’apprendre la vie sociale tout autant qu’il en détourne. Il faut y être intégré, ne pas en être exclu. Alors que le stade Scorpion était une redéfinition de la place au sein de la famille, c’est ici de sa place dans le groupe dont il est question. La Balance, comme décentrement de la sphère égoïque, se traduit par une sensibilité accrue au jugement des autres. C’est le moment d’une vie sociale très développée. Le groupe permet à l’adolescent de nouer contact avec le sexe opposé. Il veut ici être en couple, séduire, car il a conscience, désormais, de son rôle sexuel. Il veut savoir s’il plaît, se rendre aimable. D’un point de vue sentimental, il cherche à se lier à autrui pour former un tout harmonieux, il ne se suffit plus à lui-même. C’est le moment du « premier amour », où l’on se voit dans les yeux de l’autre.
- Psychologie
À l’opposé du principe Bélier, le signe de la Balance correspond à une logique d’attention à ce qu’autrui va penser de nous, liée au narcissisme. Une extrême vigilance est portée au fait de plaire et de ne pas décevoir. Au fait de faire plaisir pour en gagner une approbation. Si jamais notre décision est contestée, c’est cette contestation qui prend le dessus sur l’affirmation de soi. En cela, le signe est associé à la diplomatie, à la justice, à l’ordre social, au compromis. Ceux qui sont dans cette logique excelleront dans ces domaines. Cela peut porter à l’abnégation. Si on a peur d’être jugé, on juge aussi soi-même. C’est le côté pervers de ce principe. On est pris au piège d’un schéma de punition-récompense, éventuellement hérité de l’enfance, qui peut aller jusqu’à une forme d’anorexie. On est digne ou pas d’être heureux. Et les autres, eux-mêmes, sont dignes ou pas de l’être. Cette logique, poussée à l’extrême, conduit à l’idée d’une justice divine punitive.