• Symbole astrologique

Uranus en Bélier. La planète du Feu et le signe du Feu. Uranus, les grandes rénovations, par l’énergie du Bélier, celle de l’affirmation. La calcination est une affirmation de l’être qui rénove la vie de la personne concernée. Une renaissance.

• Opération alchimique

C’est la réduction en cendres de la matière sur laquelle on applique l’opération. La part humide est évaporée. Le résultat est une poudre blanche.

• Psychologie

Elle conduit à la réappropriation de son destin, à vivre les événements en leur donnant un sens de renovation pour nous-mêmes. Cela correspond à une ouverture au Soi qui entraîne des événements déstructurants qui vont permettre de retrouver le lien à l’essentiel en évacuant le superflu, en brûlant tout ce qui n’est qu’apparences, illusions, masque social. Ce qui n’est pas de la nature du feu. Nous nous rapprochons des pulsions inconscientes à la racine de notre être. L’inconscient fait surface dans la vie consciente et la rénove profondément. Chaque événement déstabilisateur doit ici être accepté comme porteur de sens. On doit s’ouvrir à l’inconnu.

• Illustrations

La déstructuration sera violente pour Osiris, prisonnier d’un sarcophage sur le Nil, par le fait de son propre frère. Il perd tous les biens qui étaient siens, pour gagner la résurrection finale et le règne dans l’au-delà. Sur le plan des récits, cela correspond au départ du héros, à la fin du confort familial, pour se livrer tout entier à une nouvelle aventure.

Le héros de l’Alchimiste quitte son troupeau et perd très rapidement tout l’argent dont il disposait. Voici une entreprise bien inconsidérée, mais qui le rapproche de l’essentiel, de ses véritables aspirations.

Voici le prince Gautama Sakyamuni quittant son palais, après avoir réalisé la misère du monde qui l’entourait. Il quitte un monde de faux-semblants, pour entrer dans un monde d’incertitude et de souffrances. Au nom de la vérité. Il quitte une fausse paix-unité, pour faire face à la multiplicité du monde de ses émotions et à un désordre apparent, l’injustice du monde pour celui qui est encore dominé par l’ego. Ce faisant, il quitte son habit et son rôle de prince, son rôle social, pour devenir le Bouddha.

De même, Moïse quitte le faste du palais pharaonique pour entamer sa quête spirituelle. Cela commence par un meurtre qui perturbe l’équilibre. Moïse tue un homme de son peuple adoptif, un Égyptien, qui s’en était pris à un hébreu (Ex 2, 11-12). Il choisit ainsi son camp.

De la même façon, le meurtre transgressif initial, dans un roman policier, fait mourir un monde en apparence paisible, pour révéler un monde enfoui et donne une raison au héros-détective d’en-quêter. L’appel que ressent le héros est ici suivi d’une profonde déstructuration. Il en sortira transformé. C’est l’émergence de quelque chose de nouveau dans un monde ancien. Un véritable tremblement de terre personnel. Rien ne sera plus jamais pareil.

C’est ainsi que nombre de récits commencent par un retournement dramatique, qui apporte un désordre apparent dans un ordre apparent, désordre qui doit permettre de reconstituer un ordre nouveau à la fin du récit. Voilà bien ce dont il est question ici. C’est là le potentiel de toute épreuve personnelle. Nous ouvrir les portes d’un nouveau monde, plus authentique. Toute perte prépare un gain plus grand. C’est ici en effet que l’être profond se manifeste, lui qui est incompatible avec nos valeurs du moment, notre sommeil. Cet état stable où nous nous reposions.