- Stade de développement
Sur le plan symbolique, le Cancer représente les origines, la matrice originelle. C’est l’unité homogène de l’etre non différencié. C’est donc un signe dominé par l’être primaire, l’être émotionnel. Il figure le lien premier à la mère, le rapport fusionnel avec elle. Pour Henri Wallon, le « stade émotionnel », qui succède au « stade d’impulsivité » dans la première année de vie, est marqué par un rapport de l’enfant à son entourage, notamment à la mère, qui a une base exclusivement affective et qui a pour but de signaler ses besoins. Les émotions sont la première expression de la vie psychique que l’on peut observer. Elles sont ce qui rattache l’individu à la vie sociale, ce qui fait la vie de ce lien. Elles sont nécessaires au nourrisson pour qu’il puisse obtenir de son entourage ce qui lui est nécessaire. Dès six mois, nous voyons une gamme large d’émotions comme la colère, la douleur, le chagrin, la gaîté. L’enfant est en symbiose affective avec l’ambiance qui l’entoure. Il est profondément uni à son entourage, à tel point qu’on a du mal à l’en distinguer. Il développera alors ou non un sentiment d’identité, de confiance et de sécurité selon la qualité de la relation à la mère.
- Psychologie
Le principe Cancer correspond à l’état d’un nourrisson avec sa mère. Il est pleinement nourri et protégé par elle. De même, sous ce principe, on recherche le bien-être qui provient d’un environnement agréable et bénéfique. On n’est pas individué. On fait ici, sous cet aspect, un avec son milieu. Ce milieu peut être une famille, un lieu d’habitation (une identification à une région natale, un pays, etc.). On est un être qui tire son identité de son milieu et qui est porté par lui. Cette fusion avec la mère a pour conséquence une extrême passivité/réceptivité, un lien fort avec notre partie passive, nos émotions. L’exemple le plus célèbre de ce principe, c’est Marcel Proust, qui narre, dans A la recherche du temps perdu2, l’univers féminin, domestique, provincial, émotionnel, nostalgique et sensoriel comme personne d’autre. Il se vit comme partie intégrante de ce tout qu’il décrit. Tel est le principe Cancer : l’identification à un petit tout. Le danger de cet état est de se laisser porter par l’univers ambiant, de s’y laisser enfermer. On est sans cesse à la recherche d’un certain confort, d’une sécurité qui comblerait tous nos désirs, qui nous mettrait définitivement à l’abri. Ce signe est donc associé à l’idée de protection par le milieu, de sensibilité, de fragilité. Rien ne doit compromettre la quiétude des circonstances. Poussé à l’extrême, ce renfermement en soi-même correspond à des troubles anxieux, notamment la peur sociale qui caractérise un processus d’évitement. Le sujet n’est bien que dans sa bulle, il ne peut en sortir sans effort et sans surmonter une lourde angoisse.