Le Cancer et les récits : l’enfance heureuse « La Lune est sa mère » (Table d’Émeraude) Le Cancer, qui est associé à la Lune en astrologie, représente l’enfance heureuse dans les récits. À cette étape-là dans une fiction, l’enfant est totalement adopté par sa nouvelle famille, où il grandit dans le bonheur et la joie, mais reste enfermé dans un univers maternel, par exemple un château, ou un palais, pour le Bouddha, dont il ne bouge pas. Il est ignorant de ses origines et du monde alentour. Il est extérieur à lui, méconnaissant ses difficultés, surprotégé par ses parents et totalement aveugle à la condition d’homme. C’est là la description de notre unité première qui est ignorance de notre véritable unité, identité. Ici, Osiris est le maître incontesté de l’Égypte. Il ne connaît pas encore la peine, l’épreuve… Les Gémeaux et les récits : la rivalité fraternelle « Le vent l’a porté dans son ventre » (Table d’Émeraude) L’Air est l’élément des Gémeaux. Les Gémeaux sont associés aux frères. Où il y a frères, il y a rivalité. Il y a ce frère qui, dans les récits, a tout fait pour plaire au père et qui se retrouve comme rejeté au profit d’un autre frère qui va tout lui prendre. Le mythe du rapport des deux frères existe déjà dans la Genese avec Caïn et Abel (Gn 4, 1-26), à Rome avec Romulus et Remus, mais aussi, bien sûr, dans L’Exode avec Moïse et Pharaon. Plus anciennement, le rapport d’Osiris et de Seth illustre ce point. Nous pouvons penser aussi au « fils prodigue ». Il faut ici voir la fraternité comme une altérité atténuée, puisque les deux frères sont du même sang, de la même famille. Elle est une introduction de la différence dans l’homogénéité préalable. Le frère est ce qui nous sort du rapport fusionnel à nous-mêmes et aux parents. C’est, en vérité, l’ouverture à la conquête de l’unité véritable, à la recherche de notre vraie famille. Il est donc salutaire pour le héros qu’il vive cette dissension. Le Taureau et les récits : la fausse satisfaction « La terre est sa nourrice » (Table d’Émeraude) Sur le plan des récits, le Taureau correspond à une « situation », un état, où on a développé des habitudes et des certitudes. C’est, par exemple, le cas du berger de l’Alchimiste de Paulo Coelho qui, pourtant, n’est pas riche. Il a du mal à se défaire de son troupeau, cela lui pèse, il est attaché à sa situation. Cela peut être une situation de plénitude financière, une certaine aisance matérielle, ou une sécurité psychologique telle qu’elle est figurée par le couple que forme Osiris avec Isis, couple qui vit dans l’opulence. C’est à la fois une force, une stabilité, et une faiblesse, un encouragement à la lâcheté. C’est pourquoi l’acte spirituel par essence est un acte de courage. Celui qui consiste à sortir d’un certain état de torpeur sécurisant qui est appelé à être dépassé pour trouver une véritable sécurité. Aimer cet article (0)