Le zodiaque des douze Neter
[Traduction libre] La muraille était construite en jade, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur. Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce : le premier fondement était de jade, le second de lapis-lazuli, le troisième de chrysocolle, le quatrième d’émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de cornaline, le septième de topaze, le huitième d’aigue-marine, le neuvième de péridot, le dixième de chrysobéryl, le onzième de saphir, le douzième d’améthyste. Les douze portes étaient douze perles ; chaque porte était d’une seule perle. La place de la ville était d’or pur, comme du verre transparent.
(Ap 21, 18-21)
Il ne vous aura peut-être pas échappé que les pierres ont ici une traduction différente de celle de votre Bible (si vous en avez une). Cette traduction s’appuie en effet majoritairement sur deux ouvrages de Charles William King qui font référence sur les pierres précieuses de l’antiquité. The Natural History of Precious Stones and of The Precious Metals1 et The Natural History of Gems and Decorative Stones2. Ce texte de l’Apocalypse de saint Jean décrit les douze fondements de la cité céleste. Nous allons tenter de vous familiariser avec l’idée que ces fondements sont des allusions aux dieux, principes ou Neter égyptiens qui sont évoqués par la pierre qui est de leur couleur ou qui leur est associée. Un Neter est une fonction de la Nature, lié à la division de l’Unité originelle. Elle en porte ainsi une qualité. La manifestation naturelle permet de lire en elle l’expression du Neter. Inversement, la symbolique du Neter, que nous appellerions aujourd’hui archétype, permet de conjecturer ce qui se manifeste dans la Nature. Les dieux égyptiens sont ainsi des Neter. Ces dieux sont en nous, ces puissances nous les rencontrons dans notre voyage intérieur initiatique, et il faut s’en faire des alliés. La Douat, ou au-delà égyptien, c’est un peu l’Inconscient… Si les dieux égyptiens ont des corps humains et des visages animaux, c’est probablement parce que certaines caractéristiques de l’animal évoquent une fonction, un Neter, et qu’un homme, portant un masque, la représente dans un rituel. On peut supposer qu’avant la représentation graphique de ces fonctions, elles étaient représentées dans des rituels où des masques animaux étaient portés. Le grand maître des rituels n’avait peut-être, lui, pas de masque. Il s’agit d’Osiris. Ensuite ces représentations de têtes animales ont peut-être permis de désigner les fonctions des différents membres de l’initiation, sans pour autant qu’ils portent de masques associés à leurs fonctions. Cela aurait permis de garder leur anonymat et de ne pas les mettre en avant personnellement. Ceci étant dit, voyons si nous trouvons une analogie entre les pierres décrites dans ce court passage et les Neter égyptiens, eux-mêmes associés aux signes astrologiques, dont ils seraient les principes. L’écrivain égyptophile Gerald Massey a déjà fait une tentative d’assimilation des signes astrologiques aux dieux égyptiens3. Pour ce qui nous concerne, nous avons établi les rapprochements suivants entre signe et dieu égyptien, rapprochements qui seront explicités dans la suite du chapitre :
Centre du zodiaque : le Soi divin – Rê
Cancer – Osiris
Gémeaux – Seth
Taureau – Isis/Hathôr
Bélier – Amon
Poissons – Sobek
Verseau – Hâpy
Capricorne – Khnoum
Sagittaire – Thot
Scorpion – Anubis
Balance – Maât
Vierge – Nephtys et Isis
Lion – Horus
Les douze Neter et les douze signes astrologiques représentent ainsi douze mues du serpent et douze structures spirituelles. Si le serpent mange sa queue, cela symbolise le fait que l’origine même de l’être est cachée. Ces rapprochements entre signe et Neter s’expliquent par les attributs de ces derniers qui se rapprochent des qualités prêtées au signe ou à son symbole. Nous allons étudier cela Neter par Neter.
Le Soi divin : Rê et l’Or
Le Neter que l’on peut associer au Soi divin, qui échappe à toute détermination, c’est Rê, figure suprême du panthéon égyptien, le créateur par excellence. Le Soleil. Le métal qui lui est associé est l’or. C’est le symbole de l’unité solaire, de l’éternité et de l’incorruptibilité. La ville de l’Apocalypse et sa place principale sont faites de ce métal. C’est cet or « perdu » que l’alchimiste va tenter de retrouver dans sa quête, pour mieux se trouver lui-même, retrouver ses origines « divines » à la recherche desquelles il s’est lancé.
Le Cancer : Osiris et l’Émeraude
Le Cancer est en réalité un scarabée pour les Égyptiens, emblème d’Osiris et de la Résurrection. Son corps se décompose naturellement en quatorze parties, comme celui d’Osiris. Le Neter dont les valeurs sont proches du Cancer est donc Osiris, et la Pierre d’Osiris est l’Émeraude4 (Samaragdos). Il existe une tombe d’Osiris à la nécropole de Sheikh Abd el Qurna datant de 760 av. J.-C. à 525 av. J.-C. avec une statue d’Osiris toute faite d’Émeraude. Comme l’indique sa couleur verte, Osiris est le dieu de la végétation, de l’agriculture et de la Résurrection à travers son fils Horus. Osiris est surtout, de façon mythique, le premier pharaon d’Égypte, qui a uni la terre et a assuré à l’ensemble des Égyptiens la prospérité. Il est donc le dieu de la satisfaction de tous les besoins. Il représente un paradis originel, qui s’est détérioré à la suite d’un événement dramatique. En ce sens, le mythe d’Osiris est l’exemple parfait du passé immémorial idéalisé qui est inscrit au fond de l’homme et est symbolisé par le signe du Cancer. Par les épreuves qu’il traverse, Osiris symbolise la passivité associée à ce signe, portée à l’extrême.
Les Gémeaux : Seth et la Sardonyx
Le Neter qui reprend la symbolique des Gémeaux, les frères, est Seth, le frère d’Osiris, et la pierre correspondante est l’Onyx de couleur blanche et rousse5 (Sardonyx). Elle correspond au caractère physique du Neter Seth, ses cheveux roux, couleur du désert, symbolisant le monde profane et l’égocentrisme, et sa peau blanche comme un albinos. Son animal, l’oryctérope, raffole des larves de scarabées. En cela, il est ce qui menace la vie spirituelle solaire. Il est la préfiguration d’Hérode, le tueur de nouveau-nés. Il représente le désordre extrême des passions, le côté incontrôlable, et donc dangereux. L’envie destructrice aussi, deuxième trait déviant du signe des Gémeaux. La multiplicité intérieure et extérieure qui est le propre de ce signe. Il figure la division, la sortie de l’unité originelle, qui permettra l’évolution vers une unité du multiple qui ne serait pas simple homogénéité Cancer, mais bien intégration des différences. C’est la sortie du stade Cancer, la prise de conscience de l’altérité. C’est pourquoi il est désigné sous le terme de “fripon”, car il se plaît à désorganiser ce qui était stable, créant ainsi une place pour la transformation, l’émergence d’un nouvel ordre qui était caché sous l’ordre ancien. Il crée la confusion. Il met en place une adversité qui permettra à Horus d’affirmer sa qualité de roi. Il était légitime que le règne parfait d’Osiris trouve un terme et vive une remise en question. C’est ainsi que Seth, dans un jeu Gémeaux, piège son frère et l’enferme dans un sarcophage, rompant la solidarité naturelle de la fratrie. Seth est la figure du traître à l’ordre installé, le « faux frère », mais qui permet la divinisation de la victime. Ce faisant, il l’introduit à sa transformation intérieure. Ce sarcophage est un lieu de gestation, de transformation. C’est le ventre de la baleine, où Jonas prépare sa résurrection. Au troisième jour, l’initié égyptien sort du sarcophage. Osiris est retrouvé.
Le Taureau : Isis-Hathôr6 et la Cornaline
Le Neter dont les valeurs sont celles du Taureau est Isis-Hathôr, qui correspond à Vénus, planète maîtresse
du Taureau, et dont le symbole est la vache, et la pierre correspondante la Cornaline7 (Sardios), rouge comme la couleur de la robe d’Isis-Hathôr. Pour les Égyptiens, elle est appelée « sang d’Isis », ou Sa, nom de l’ambroisie sacrée que les pharaons buvaient symboliquement pour accéder au rang divin. Ce sang est un symbole de résurrection. La Cornaline protège les défunts dans leur parcours vers la vie éternelle, comme Isis protège Osiris. Une amulette avec cette pierre est enterrée avec les défunts pour l’union avec leur Ka, leur déification. Isis est la déesse de la Beauté, de la Joie, de l’Amour, de la Musique et des Arts, tous domaines traditionnellement associés au signe du Taureau. Elle représente ainsi la sublimation des instincts premiers en quelque chose de plus durable et stable. La vache représente en effet la stabilité terrestre. Trouvant son unité intérieure dans l’unité d’Osiris, elle indique bien le mouvement général du Taureau. La force de ses attachements. Elle est l’attachement à l’extrême. Le dévouement total.
Le Bélier : Amon et le Topaze
Amon est le Neter solaire, parfois représenté avec une tête de bélier, que l’on peut donc associer au signe correspondant. La pierre précieuse de l’Apocalypse de Jean associée est le Topaze8 (Chrysolithos), qui est de la couleur bleu ciel attribuée au dieu Amon, couleur de sa peau, en référence au ciel qui lui est lié. Amon signifie « Le Caché » (étymologiquement Imen ou men veut aussi dire « demeurer » ou « créer »). En cela il figure « L’inconnaissable », le dieu qui est au-delà des capacités de l’esprit. Il est cependant une force cachée à l’intérieur de l’homme. Il représente une émergence. Sous son aspect d’Amon-Min, Neter de la vitalité, de la fertilité, il est parfois associé à un dieu avec un phallus en érection, attribué traditionnellement au signe du Bélier. Cette force virile est à l’image de la force créatrice du Neter Amon. Il est la virilité spirituelle, la force créatrice.
Les Poissons : Sobek et l’Aigue-Marine
Sobek est, comme crocodile, le dieu des eaux, celui qui règne sans partage dans ce domaine. Il est le seigneur du Nil. Il semble pouvoir être associé au signe des Poissons, et la pierre qui le symboliserait dans la Jérusalem céleste de l’Apocalypse serait L’Aigue-Marine9 (Beryllion), qui a une couleur vert mer comme la couleur du crocodile. Sobek est né des eaux primordiales. Il est le fils de Neith, déesse mère associée à ces eaux. Le symbole de cette déesse, qu’elle porte sur sa tête, est celui du signe des Poissons, deux arcs dos à dos. C’est un dieu généreux et violent à la fois. Il représente bien l’ambivalence de l’eau, porteuse de mort et de vie, tout comme c’est le cas avec les Poissons. Il fait vivre ou détruit. Ainsi, dieu des eaux, il aide Isis à retrouver les membres d’Osiris dispersés dans l’eau, fonction de rassemblement Poissons. Puisque Sobek est l’époux d’Hathôr, on pourrait dire qu’il symbolise la force de l’amour, ce qui est encore un thème du signe des Poissons. Il est d’ailleurs désigné sous le titre de « seigneur de l’amour ».
Le Verseau : Hâpy et le Péridot
Le Neter que l’on peut très aisément lier au Verseau et à son symbole est Hâpy en raison de sa représentation en homme agenouillé versant l’eau de deux jarres dans le Nil. La pierre qui lui correspond est la Chrysolite, ou Péridot10 (Topazion), de couleur vert olive comme les végétaux qui ornent la tête d’Hâpy et comme sa coiffe dans certaines représentations. Son corps est aussi parfois représenté de couleur verte. Hâpy a pour symbole l’hippopotame. Celui-ci est associé à la boue, donc à la crue. Le symbole du Verseau, fait de deux ondes d’eau, est à mettre en regard des deux filets d’eau s’écoulant des jarres du dieu sur les représentations. Ils ont la même forme. L’eau qu’Hâpy déverse ainsi annuellement provoque la crue du Nil, bénéfique pour la vie de l’ensemble des Égyptiens. L’eau fertilise le sol. Neter individualiste qui vit dans une grotte, représentant l’épanouissement et la générosité par ses formes généreuses et altruiste dans sa vocation, il a toutes les qualités humaines du Verseau.
Le Capricorne : Khnoum et le Chrysobéryl
Le Neter qui semble bien correspondre au Capricorne est Khnoum, « le maître de l’eau fraîche », dieu lié à l’eau et à tête de bélier (Le Capricorne est une chèvre à queue de poisson), et la pierre associée est le Chrysobéryl pâle11 (Chrysoprasos), car la peau de Khnoum est vert pâle. Il contrôle la crue du Nil. Il est notable que, rituellement, la semence du mouton était enfouie dans le limon du Nil après la crue, sûrement pour la représentation de son pouvoir créateur. Khnoum est le Neter qui façonne les Ka des hommes à base de boue. Ce façonnage, lié à des principes spirituels, le rapproche des caractéristiques du Capricorne qui modèle le réel selon des lois spirituelles ou morales. Khnoum réalise le lien entre l’abstrait et le concret, le spirituel et la création. En cela il correspond bien à un archétype du signe astrologique du Capricorne.
Le Sagittaire : Thot et le Saphir
Bien que le Centaure du Sagittaire soit emprunté aux Grecs, on peut identifier le Neter qui correspond à la symbolique du Sagittaire en raison des différentes activités qu’il symbolise. Il s’agit de Thot, et la pierre associée est le Saphir de couleur bleu foncé12 (Hyakinthos) comme la longue coiffe du dieu. Thot est, en effet, le Neter du savoir, de la transmission, de la parole, de l’intelligence, de l’érudition, de la connaissance, de la médecine et de la guérison, toutes choses liées au Sagittaire en astrologie. De la magie aussi. L’ibis, son symbole, est l’animal qui est capable de dissocier une eau potable d’une eau non potable, ce qui en fait une figuration du savoir. Thot est un dieu lunaire. La Lune, qui reflète la lumière du Soleil, et donc la connaissance, est évoquée par l’ibis, dont le plumage est noir comme la nouvelle lune et blanc comme la pleine lune et dont le bec est courbé comme une lune croissante ou décroissante. Elle lui est symboliquement associée.
Le Scorpion : Anubis et l’Améthyste foncée
Le Neter du Scorpion semble devoir être Anubis, fils de Nephtys, en sa qualité de charognard, et la pierre ici impliquée est l’Améthyste foncée13 (Amethystos), qui a une couleur sombre comme la peau d’Anubis. Cette pierre est impliquée dans les rites funéraires. Anubis est le Neter des embaumeurs, celui qui protège les défunts dans leur cheminement dans la Douat, et est appelé Khenty ta djeser, « celui qui est à la tête du pays sacré ». Le noir, sa couleur, est le symbole de la métamorphose des défunts dans le sol14. Les chacals se régalent des restes humains, ce qui montre le lien entre ce Neter et la décomposition, activité que l’on peut rapprocher du Scorpion. On pourrait dire que, chez nous, il est assimilé au loup, le gardien de la forêt, c’est-à-dire le maître des mystères et de l’Inconscient. On trouve bien ici encore une thématique Scorpion. En cela, il est l’initiateur par excellence, ce qui se confirme si l’on considère la scène du jugement d’Osiris, que nous aborderons en deuxième partie, où il introduit l’initié à la scène. Il va le mettre en contact avec les forces de l’au-delà.
La Balance : Maât et le Jade
Maât est évidemment le Neter de la Balance, elle qui est associée à cet instrument dans le jugement d’Osiris, et la pierre correspondante est le Jade15 (Iaspis), qui est la pierre de Maât ornant les murs des tombes et pyramides égyptiennes, d’où son usage pour les murs extérieurs de la ville de la Jérusalem céleste. Pline L’Ancien décrit cette pierre comme étant verte et transparente16. Maât est représentée par une plume d’autruche. L’autruche est un oiseau terrestre, un oiseau qui ne vole pas. En cela, Maât figure peut-être le principe céleste incarné dans un principe terrestre. Maât est associée à la justice, l’ordre, la vérité, la droiture, la confiance et l’harmonie, toutes choses identifiées au signe de la Balance.
La Vierge : Isis et Nephtys et le Lapis-Lazuli
Le Neter de la Vierge serait Isis et sa soeur Nephtys, et la pierre correspondante le Lapis-Lazuli17 (Sappheiros), une pierre précieuse de couleur bleu profond très prisée dans l’Antiquité égyptienne et liée au culte d’Isis. Pour les Égyptiens, elle rapprochait l’esprit des momies de la pensée cosmique, car elle est de la couleur du ciel nocturne. Nephtys signifie la « maîtresse de la maison ». C’est elle qui est en charge symboliquement du temple égyptien. Isis et Nephtys s’associent dans le mythe à son fils Anubis pour reconstituer le corps d’Osiris. Nephtys permet ainsi, par ses soins, sa minutie, caractéristiques du signe de la Vierge, de redonner la vie à un corps mort. Isis et Nephtys sont souvent représentées ensemble comme la mort et la naissance, l’obscurité et la lumière. Nephtys est la protectrice des morts, le Neter de l’obscurité, de la nuit, de l’invisibilité, car elle y éclaire, rejoignant la symbolique de la Vierge. Isis et Nephtys, représentées comme les deux facultés de l’esprit, étaient assimilées, pour l’une au cobra, et pour l’autre au vautour. Le cobra peut en effet ingérer un très grand animal et le digérer, c’est-à-dire décomposer un tout en ses parties. Le vautour, de façon complémentaire, ingère les parties d’un corps décomposé, mort, pour en refaire une unité, une nourriture, symbolisant ainsi la vie et la lumière à partir de la mort et des ténèbres. Ce sont des opérations intellectuelles d’analyse et de systématisation qui sont symbolisées par le signe de la Vierge en astrologie.
Le Lion : Horus et le Chrysocolle
Le Neter que l’on peut associer au Lion est Horus, représenté par le hiéracosphinx, sphinx à tête de faucon et au corps de lion. La pierre de la Jérusalem céleste qui lui correspond est le Chrysocolle sous forme de cristaux18 (Chalkedon). Pline L’Ancien parle en effet d’une variété d’Émeraude de Chalkedon (ancienne ville d’Asie Mineure) verte comme les plumes de cou de pigeons ou de paons19, c’est-à-dire certainement comme le plumage d’Horus. Vert comme sa tunique. En grec, Chalkedon, nom de la pierre, qu’on ne trouve qu’à cet endroit dans le texte de Jean, signifie « pierre mystique » ce qui est bien un équivalent de la « pierre philosophale ». Nous avons en effet vu que le signe du Lion est associé à un accomplissement alchimique. Horus a toute la prestance extrême du Lion par son caractère victorieux. Il est le fils du plus grand dieu, et ses exploits de héros le rendent maître de toute l’Égypte. Il représente ainsi tant la fougue que l’orgueil du Lion dont l’objectif essentiel est de terrasser ses adversaires. Horus est synonyme de victoire.
Pierre |
Neter |
Signe |
Émeraude |
Osiris |
Cancer |
Sardonyx |
Seth |
Gémeaux |
Cornaline |
Isis-Hathôr |
Taureau |
Topaze |
Amon |
Bélier |
Aigue-Marine |
Sobek |
Poissons |
Péridot |
Hâpy |
Verseau |
Chrysobéryl |
Khnoum |
Capricorne |
Saphir |
Thot |
Sagittaire |
Améthyste |
Anubis |
Scorpion |
Jade vert |
Maât |
Balance |
Lapis-Lazuli |
Isis-Nephtys |
Vierge |
Chrysocolle |
Horus |
Lion |
À travers l’évocation du parallélisme entre les pierres de la Jérusalem céleste, les Neter égyptiens et les signes zodiacaux, nous voyons donc finalement un lien entre l’héritage égyptien, l’astrologie et les Évangiles se dessiner. Il est ainsi intéressant de creuser pour voir en quoi chaque signe astrologique, dans son acception contemporaine, pourrait correspondre à une partie du message chrétien originel qui ne lui était pourtant pas associé de prime abord. Cela se fera en deuxième partie. Le zodiaque étant la « roue des animaux », chaque signe désigne une sorte de « désir » inférieur (figuré par un animal), un trait brut qui marque la personnalité initiale, caractérisée par le manque. Transmuter ce désir en or, c’est-à-dire en son expression élaborée et pure, sous la forme d’un désir supérieur, d’un désir fils du Désir (amour du Soi), que le Soi peut assouvir, est le but de l’alchimie. Il s’agit de permettre la réalisation de la transmutation alchimique sur soi-même, afin de transformer nos « métaux vils », ou désirs inférieurs, en or, ou « volonté supérieure », coordonnant l’ensemble de nos désirs supérieurs. Ils trouvent toujours satisfaction lorsque le moment est venu, car cette volonté est relié au divin. Tout cela consiste à mettre notre être brut au niveau de fréquence du Soi, pour ne plus porter seul ce fardeau d’aspirations personnelles insatiables. À sortir du cercle vicieux des désirs inférieurs. À s’approcher du centre. À rentrer dans sa danse. Nous entrons ainsi dans l’initiation des petits mystères, la purification spirituelle de notre être en le détournant de la multiplicité divisante des désirs inférieurs, des passions. Voilà ce que devrait être une spiritualité bien comprise : la prise en compte de l’intégralité de l’être pour lui restituer son intégrité. Voilà ce qui sera détaillé dans la deuxième partie de ce livre.
1 Charles William King, The Natural History of Precious Stones and of The Precious
Metals, London, Belle and Daldy, 1867.
2 Charles William King, The Natural History of Gems or Decorative Stones, London,
Belle and Daldy, 1867.
3 Voir Gerald Massey, Ancient Egypt, the Light of the World, London, T. Fisher
Unwin, 1907, vol. I, p. 302.
4 Traduction du grec communément admise. Voir Charles William King, The
Natural History of Precious Stones and of The Precious Metals, London, Belle
and Daldy, 1867, p. 276.
5 “sardonyx is doubtless the red and white onyx” ([Traduction libre] « la sardonyx est sans aucun doute l’onyx rouge et blanc. ») : James Hastings, “Stones, Precious” in A Dictionary of the Bible, Edinburgh, T & T Clark, 1902, vol. IV, p. 621.
6 L’identification d’Isis avec Hathor est présentée par Reginald Eldred Witt dans
Isis in the Ancient World, Baltimore & London, The Johns Hopkins University
Press, 1971, p. 28.
7 Voir Charles William King, The Natural History of Gems or Decorative Stones,
London, Belle and Daldy, 1867, p. 278.
8 Voir Charles William King, op. cit., p. 93.
9 Voir Charles William King, op. cit., p. 51.
10 Voir Charles William King, op. cit., p. 312.
11 Voir Charles William King, op. cit., p. 90.
12 Voir Charles William King, op. cit., p. 242.
13 Voir Charles William King, op. cit., p. 27.
14 Voir « Anubis », Mythologica.fr [en ligne]. Disponible sur : https://mythologica. L’archéologue K.O Müller prétendait que les « Amethystos » étaient simplement de type violet foncé (C.W King, The Natural History of Precious Stones and of The Precious Metals, London, Belle and Daldy, 1867, p. 242).
fr/egypte/anubis.htm (page consultée le 21/08/2018).
15 Voir Jean-Pierre Abel-Rémusat, Histoire de la ville de Khotan, tirée des
annales de la Chine et traduite des chinois ; suivie de recherches sur la substance
minérale appelée par les chinois Pierre de Iu, et sur le Jaspe des anciens,
Paris, Imprimerie de Doublet, 1820, p. 230.
16 Voir Pline L’Ancien, Histoire Naturelle, liv. XXXVII, trad. et com. Eugène De
Saint-Denis, Paris, Les Belles Lettres, 1972, § 37, p. 83.
17 Voir Charles William King, op. cit., p. 273 : “That the Sapphirus of the ancients
was our Lapis-Lazuli is evident […]” ([Traduction libre] « Il est évident que le
Saphir des anciens était ce que nous appelons aujourd’hui Lapis-Lazuli »).
18 Voir Charles William King, op. cit., p. 82.
19 Voir Pline L’Ancien, op. cit., § 18, p. 65 : Il parle de pierres précieuses venant
de Chalkedon et « semblables aux plumes vertes de la queue des paons et du
cou des pigeons ».