- Stade de développement
Le signe du Scorpion correspond au début de la crise d’adolescence en tant que phase d’opposition qui débute après douze ans. C’est un moment de deuil. Le deuil de l’enfance. Le deuil de la simplicité, de la spontanéité. L’avènement de la complexité, qui donne à penser. L’émergence de la sexualité, et les transformations du corps qui l’accompagnent, font apparaître un trouble de l’identité. En ce sens, le Scorpion est le signe des transformations, des renaissances. Cela se traduit dans une forte opposition. C’est un véritable effondrement de l’acquis moral qui a lieu. La relativisation des valeurs des parents s’accompagne d’une remise en cause du parent intérieur, de ce que l’on a intégré d’eux. C’est un recentrement sur soi, un désir soudain d’autonomie. On développe des intérêts différenciés, de nouvelles attitudes. L’adolescent est imprévisible, son attitude est désorganisée, en pleine régression. Il hésite perpétuellement entre égoïsme et sacrifice de soi, comme en amour. Par ailleurs, les liens recherchés sont de plus en plus intimes, et non plus en fonction d’un intérêt spécifique, et une forte distanciation se fait jour avec ceux qui sont rejetés. Amours ou amitiés, on cherche la profondeur. C’est l’époque du « meilleur ami » et de la « bande ». On lutte contre une peur de l’abandon. Le lien aux autres est marqué par une séparation radicale. On se vit désormais comme étant très différent de ceux-ci. À part. L’adolescence est le moment d’une profonde inquiétude. L’adolescent mobilise ses facultés intellectuelles pour comprendre son nouvel état et tente désespérément de se faire comprendre des autres. C’est l’âge des grands questionnements, de la recherche de la raison d’être des choses. L’adolescent se pose beaucoup de questions. Il est en recherche d’une vérité authentique, attiré par un sentiment de mystère2. Il est également grisé par l’arrivée de la vie d’adulte, il transgresse les interdits et prend des risques inconsidérés. Il est incapable de domestiquer ses désirs. Il refuse l’ordre établi. Il est dans une contestation radicale des règles, des valeurs de l’adulte. Contestataire du pouvoir de ce dernier, il tente de prendre lui-même le pouvoir. Il rejette tout idéal. Il cherche ses propres valeurs morales.
- Psychologie
Le principe Scorpion est une opposition totale à l’absolu, à la vie, à la liberté d’autrui, à ce qui est indépendant de soi, par peur profonde de l’abîme qui nous en sépare et qui est comme une mort. Cette opposition se traduit par une recherche très forte de comprendre les mécanismes qui régissent cette vie, de façon à la réduire à sa multiplicité de déterminations. Dans ce cadre, le principe Scorpion permet de développer une connaissance très fine des mécanismes psychologiques, sociaux ou vitaux. Il semble alors que l’on puisse traduire les choses par ces simples mécanismes. L’illusion totale générée par cette tendance peut se traduire par un grand cynisme et un matérialisme qui est un rejet total de la dimension spirituelle, de la transcendance, de la liberté. Paradoxalement, ce signe peut être associé à une grande spiritualité, en ce qu’elle fournit des explications pour la vie. Celui qui est dominé par le principe Scorpion peut faire preuve de magnifiques capacités d’analyse des situations dans leurs moindres détails, jusqu’à voir ce que les autres ne voient pas. Le principe Scorpion peut mener à une certaine emprise sur autrui, car on connaît les rouages relationnels. Grâce à cela, on prive autrui de sa liberté de choix, on l’amène à agir dans le sens où l’on souhaite le voir agir. C’est la science sans conscience. Ainsi, pris entre la négation de la vie et celle de la liberté, l’individu qui est particulièrement affecté par le côté sombre de ce principe sera soit dans un élan autodestructeur qui s’exprimera par le suicide ou la scarification, soit dans un mode destructeur, celui du pervers narcissique, le dieu de son univers manipulatoire.