- Stade de développement
Le moment projectif de l’enfance décrit par Henri Wallon et qui commence vers 18 mois consiste pour l’enfant à s’identifier en se projetant sur les choses qui l’entourent. Il a acquis le sens de ce qui lui appartient. Il s’approprie soi-meme en meme temps qu’il s’approprie les objets. Grâce à son agilité nouvelle, il les entasse, les manipule. Il découvre à travers eux les distances. C’est donc au travers des objets qu’il vit une forme d’identité et découvre ses pouvoirs. Ainsi, il ne conçoit que des liens fixes entre lui et les choses, il leur est attaché, de même que les autres sont liés à d’autres choses. Les liens sont comme éternels. Il est pleinement investi dans le monde des choses. Les choses sont pour lui le moyen de se situer, de situer le monde autour de lui. Des repères. Il découvre l’intelligence représentative grâce à son expression corporelle, qui lui permet d’adopter des attitudes représentatives. Par le biais du jeu, de simulacres ou d’imitations, il découvre le symbole, il se détache de l’action, mais, en même temps, il participe ainsi à l’objet. Il donne donc un rôle aux objets, il les met en scène. C’est la découverte de la faculté de représentation, associée au Taureau. À travers son environnement, ou par le biais des gestes. Son corps est un champ d’expression. Il donne corps à sa pensée. Mais, pour autant, il est prisonnier des circonstances présentes et spatiales pour ses représentations. Sa pensée est concrète. L’idée « appartient plus aux choses qu’à l’esprit. » Dans la sphère sociale, les jeux d’alternances débutent. C’est la pleine conscience des rôles dans une relation duelle où l’on peut tour à tour incarner chacun des rôles. C’est là le côté relationnel du Vénusien (Vénus est maître du Taureau).
- Psychologie
La vie ne vaut pour nous que parce que nous nous attachons à des personnes, à des choses que nous possédons ou que nous faisons. Sans ces attachements, rien n’aurait pour nous de sens. La vie n’a d’attrait que parce que nous pouvons ainsi développer notre goût pour notre monde et le partager. Nous avons notre univers, qui correspond à notre vécu et à nos goûts. Cela contribue à bâtir notre identité. Cela nous est propre. Cependant, il faut se méfier d’un excès facile du principe Taureau. Puisque nous aimons telle chose, telle personne, nous voulons qu’elle soit nôtre, afin de pouvoir en jouir indéfiniment, car nous avons tout simplement peur de la perdre. Nous voulons nous approprier le monde autour de nous pour ne pas le perdre. Figer les choses dans le marbre. Mais, même possédant, nous ne serons toujours pas sécurisés, car notre peur restera présente. Cela prépare une fuite en avant. Ce monde autour de nous nous échappera toujours, il a sa liberté propre. Vouloir accumuler les biens, c’est alors le signe d’une façon de privilégier un mode de relation aux êtres : celui où il n’y a pas de place pour la liberté, où tout est figé. Si nous sommes si peu capables de faire de la place pour la liberté, c’est bien parce qu’il n’y en a en vérité pas plus en nous-mêmes. Nous nous rendons esclaves des biens que nous possédons. Cet univers que nous avons constitué autour de nous, c’est à cela que nous nous résumons. Nous finissons par devenir prisonniers de notre attachement aux êtres et aux choses, comme nous sommes nous-mêmes prisonniers de notre désir. Nous n’existons plus que par eux. Dans les cas extrêmes, la personne du principe Taureau sera marquée par des déviances affectives, des troubles de l’attachement tels que la possessivité et la jalousie pathologique ou, sur le plan des objets, par la syllogomanie, l’accumulation pathologique.